En 2004, les Sans-Chemise réunissaient groupes de chômeurs et organisations syndicales, menant une campagne de publicité dans le cadre des élections fédérales : « Qui a volé l’argent des chômeurs? »
Les Sans-Chemise participeront ensuite à toutes les campagnes électorales fédérales suivantes, celles de 2006, 2008, 2011 et 2015. À chaque occasion, ils et elles mettent de l’avant pancartes, panneaux, dépliants et effectuent prises de parole, manifestations et entrevues dans les médias.
En dehors des périodes électorales, les Sans-Chemise publieront le document « Sortir de la crise ensemble! » en 2008-2009 et mèneront campagne en 2016 sous le thème « L’assurance-emploi, c’est important pour tout le monde ».
Consulter nos archives vidéos (Campagne de 2008)
À propos des Sans-Chemise
Origine
C’est dans la région de Charlevoix que sont apparus les Sans-Chemise. En juillet 2000, le ministère procède à un redécoupage des régions administratives de l’assurance-chômage, ce qui provoqua de graves conséquences sur les critères d’admissibilité à l’assurance-chômage ainsi que sur la durée de la période de prestations pour les gents de cette région, entre autres.
Les Sans-Chemise s’organisent!
Devant l’ampleur des enjeux, les intervenants locaux lancent : » Mettons nos culottes pour ne pas perdre nos chemises! « . Ils se donnent le nom de Comité des Sans-Chemise et entreprennent de mobiliser la population afin de faire pression sur le gouvernement. En septembre 2000, le gouvernement répond aux pressions populaires et il met en place des mesures transitoires pour atténuer les effets des modifications des régions administratives sur la population active. Mais ces mesures consistent à remettre le problème à plus tard.
La relance de la lutte
Le Comité des Sans-Chemise se remet sur pied en mai 2002 avec l’idée qu’il faut mener le combat dans un cadre plus large afin de s’assurer de résultats durables pour le plus grand nombre.
Ainsi, à l’automne 2002, la population de Charlevoix entreprend de nouvelles actions pour faire pression sur le gouvernement. Cette fois-ci, les appuis politiques d’organisations populaires et syndicales arrivent de partout au Québec. À la manifestation du 21 septembre 2002, 1 000 personnes défilent dans les rues de La Malbaie, dont une douzaine de groupes de chômeurs provenant de différentes régions du Québec.
Consulter le document : Les Sans-Chemise se mobilisent! (Octobre 2003)
Des Sans-Chemise partout au Québec
À partir de ce moment, les Sans-Chemise s’organisent partout au Québec. Une Coordination nationale des Sans-Chemise se met en place, réunissant le CNC ainsi que la CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ, appuyée par de nombreuses autres organisations.
Depuis lors, les Sans-Chemise n’ont eu de cesse de mener un intense travail de sensibilisation, de mobilisation et de pression afin d’obtenir un meilleur régime d’assurance-emploi visant à mieux protéger les travailleurs et les travailleuses lorsqu’ils sont en situation de chômage.
Consulter le document: Argumentaire – Pour un critère unique d’admissibilité fixé à 360 heures (Septembre 2009)
Les Sans-Chemise mènent campagne depuis plusieurs années pour l’amélioration du régime d’assurance-emploi, de façon à ce que les travailleurs soient mieux protégés lors d’une période de chômage.
La logique de l’assurance-emploi veut que les travailleurs paient une cotisation pour être protégés en cas de chômage. La réalité, pourtant, est que la moitié des chômeurs n’y ont pas accès et que tous les gouvernements depuis le début des années quatre-vingt-dix ont considérablement malmené ce régime social, en plus de détourner les surplus accumulés dans la caisse d’assurance-emploi (plus de 57 milliards de dollars à ce jour).
De larges majorités sociales et politiques se sont exprimées au Québec et au Canada pour apporter les améliorations réclamées. Malgré cela, le gouvernement canadien continue à faire la sourde oreille.
Les 5 revendications des Sans-Chemise
1. Une amélioration importante de l’accessibilité au régime Nous croyons, par exemple, que l’établissement d’un critère unique d’admissibilité(360 heures) serait une mesure beaucoup plus adaptée aux réalités du travail et aux besoins des travailleurs. |
2. L’augmentation du taux de prestations L’actuelle méthode de calcul du taux de prestations est inéquitable. Nous croyons qu’un calcul établi sur la moyenne des meilleures 12 semaines de la dernière année, avec un taux de remplacement relevé à 60% serait beaucoup plus juste. |
3. Une plus longue période de prestations Il faut augmenter la période de prestations d’au moins 5 semaines, de façon à éviter le » trou noir » vécu par les travailleurs saisonniers, et pour une meilleure sécurité économique pour les travailleurs. |
4. Une réelle caisse autonome La mise en place de l’Office de financement de l’assurance-emploi ne dispose pas de cette question. Il faut une vraie caisse autonome, disposant de tous les outils nécessaires et d’un fonds de réserve suffisant. Si le législateur décide de la loi, l’administration doit revenir aux cotisants. |
5. L’abolition du délai de carence Le délai de carence est une méthode passéiste visant à faire porter la responsabilité des deux premières semaines de chômage sur le dos des travailleurs. Une vision moderne abolira ce délai de carence. |